Histoire du plateau de la forêt de Haye
Au Néolithique
Les hommes vivaient dans des grottes et des cavernes, essentiellement en bordure du plateau de Haye sur le versant sud. Cette population était alors principalement constituée de chasseurs et de cueilleurs, il y avait peu d’agriculture et la forêt occupait le plateau. Des fragments de poteries, de haches et divers outils ont été retrouvés.
A l’âge de Bronze et du Fer
Les hommes se déplacaient et s’installaient principalement au bord du plateau afin de pouvoir bénéficier des sources, du bois, de la chasse et du minerai. On retrouve des traces sous forme d’éperon fortifié (oppidum) dans le bois de la Fourrasse de Champigneulles, sur la butte Sainte Geneviève et au camp d’Affrique de Ludres-Messein.
De cette époque, datent aussi une vingtaine de tumuli découverts dès 1885 (Villers et Brabois) mais également des bas-fourneaux, une zone de rejet de scories et les parois d’un four (Villers en 1983) et des Fonds de Monvaux en 2010.
Lors de la période Gallo Romaine
En 2007, les services d’archéologie, associés à l’ONF ont survolé la forêt à l’aide d’un avion équipé d’un système laser (le Lidar). Cela a permis de mettre en évidence la plus grande zone de vestiges parcellaires de la région. Ils ont pu observer des pierrées, des enclos, des habitats et des voies, « véritables paysages fossilisés » recouverts par la végétation, qui montrent bien que la forêt actuelle a été habitée. Cette période voit le développement de l’élevage et de l’agriculture et la forêt avait alors pratiquement disparu. On peut encore apercevoir les traces de la voie gallo romaine, en parallèle de la route de Martinvaux.
Au Moyen-Age
La forêt est décrite comme un lieu hostile et désert ; les lisières et coteaux sont essentiellement utilisés mais les abus du pâturage l’ont transformée en taillis très clairs . Elle est alors parcourue de chemins qui reliant les villages entre eux.
Au XVIème siècle
Les Ducs de Lorraine mirent en place les premières protections de la forêt : elles avaient pour principal objet de favoriser la chasse et le commerce du bois. C’est à partir de de 1535 que le Duc Antoine fit construire un réseau de chemins disposés en étoiles avec des carrefours comme celui des Six Bornes. Au 17ème siècle, ce réseau servit à l’exploitation du bois, en plein essor du fait de la construction de la Ville Neuve décidée par le Duc Charles III.
Longtemps, la forêt tint une place considérable dans la vie des villageois. Des textes précis limitaient l’envoi du bétail en forêt. Les habitants des bordures Ouest, dont l’économie reposait sur des terres labourées, avait surtout besoin de bois de hêtre pour la fabrication de leurs outils. Ceux de la bordure Sud et Est recherchaient plutôt le charme pour tailler les échalas de la vigne et le chêne pour la confection des tonneaux. Les uns et les autres pratiquaient l’affouage qui au XIXème siècle tenait une très grande place dans l’économie des communes.
Au XXème siècle
La forêt fut le terrain d’exploitations minières (minette de fer) et subsistent encore, dans son sous-sol, des centaines de kilomètres de galeries. Si l’agriculture, l’élevage et le chauffage au bois reculent, la forêt devient un terrain de promenades, de sports, de détente et la population prend conscience alors de la richesse de ce patrimoine.
Au XXIème siècle
10 414 ha de la forêt de Haye sont classés en forêt de protection le 30 octobre 2018 ; il s’agit du statut réglementaire le plus protecteur pour une forêt, particulièrement bien adapté pour les forêts proches des grandes villes. Les parties du massif classées sont ainsi préservées de tout défrichement et de tout nouveau projet d’urbanisation ou d’artificialisation qui porteraient atteinte à leur intégrité, sans remettre en cause leur vocation multifonctionnelle et notamment économique.